Révoltes postcoloniales et mémoire dans le rap français (1992-2012)
Le 22 février 2017, de 18h30 à 20h, je présentais au Quai Branly une conférence intitulée “Révoltes postcoloniales et mémoire dans le rap français (1992-2012)”, dans le cadre du cycle Grandes révoltes de l’université populaire du musée.
Il est possible de réécouter la conférence sur le site du Quai Branly, ou ici même :
Résumé :
L’esclavage et la colonisation tiennent une place particulière dans le rap français. Ces violences collectives sont régulièrement évoquées, de façons allusives ou explicites, et mises en relation avec un présent où les discriminations racistes se révèlent persistantes. Avec quels moyens esthétiques et à quelles fins la mémoire de ces violences est-elle mise en scène dans ce genre musical ?
J’examine tout particulièrement quatre vidéo-clips :
- « Tam-tam de l’Afrique », morceau d’IAM dont le clip a été réalisé par Olivier Dahan
- « Dans nos histoires », chanson de Casey dont le clip a été réalisé par Tcho
- « Mille et une vies », chanson de Lino dont le clip a été réalisé par la société de production Sebybi
- « Alger pleure », chanson de Médine dont le clip a été réalisé par Brav
Voici la playlist des autres morceaux évoqués au fil de la conférence :
Références bibliographiques
- Alexander Jeffrey C., 2004, “Toward a Theory of Cultural Trauma”, in J. C. Alexander et al., Cultural trauma and collective identity, University of California Press.
- Boltanski, Luc. L’Amour et la justice comme compétences. Paris : Métaillé 1990.
- Citron, Suzanne. Le Mythe national. L’histoire de France revisitée. Paris : Les Éditions de l’Atelier/Les Éditions Ouvrières, 2008 (1987).
- Decker, Jeffrey Louis. « The State of Rap: Time and Place in Hip Hop Nationalism ». Social Text n°34 (1993) : 53-84.
- Djavadzadeh, Keivan. « Colonialité du pouvoir, postcolonialité du rap : l’émergence et la répression d’un rap français structuré autour de la critique postcoloniale dans les années 2000 ». Te Postcolonialist vol. 3 n°1 (2015).
- Gilroy, Paul. L’Atlantique Noir. Paris : Amsterdam, 1993.
- Guillaumin, Colette. L’Idéologie raciste. Paris : Mouton, 1972.
- Hajjat, Abdellali. Immigration postcoloniale et mémoire. Paris : L’Harmattan, 2005.
- Hammou, Karim. Une histoire du rap en France. Paris : La Découverte, 2012.
- Hammou, Karim, « Y a-t-il une question blanche dans le rap français ? ». De quelle couleur sont les Blancs ? Des “petits Blancs” des colonies au “racisme anti-Blancs”. Dir. in Thierry Leclere et Sylvie Laurent. Paris : La Découverte, 2013 : 190-196.
- Jacono, Jean-Marie, « Introduction aux musiques de rap ». La chanson française contemporaine. Dir. Ursula Mathis. Innsbruck : Verlag des Inst. für Sprachwiss. der Univ. Innsbruck, 1995 : 223-234.
- Marquet, Mathieu. Une politique du rap ? Prise de parole, pouvoir des mots et subversion. Thèse de sociologie soutenue à l’université Paris 7, 2016.
- Pecqueux, Anthony. Voix du rap. Paris : L’Harmattan, 2007.
- Ricoeur, Paul. La mémoire, l’histoire, l’oubli. Paris : Seuil, 2000.
- Rubin, Christophe. « Configurations rythmiques et progression textuelle dans un extrait d’un rap de Casey ». Revue critique de fixxion française contemporaine, n°5 (2012).
- Sonnette, Marie. Des manières critiques de faire du rap : pratiques artistiques, pratiques politiques. Contribution à une sociologie de l’engagement des artistes. Thèse de sociologie soutenue à l’Université Paris 3, 2013.
- Sonnette, Marie. « Des mises en scène du “nous” contre le “eux” dans le rap français. De la critique de la domination postcoloniale à une possible critique de la domination de classe ». Sociologie de l’art vol. 23-24 (2014) : 153-177.
- Tevanian, Pierre. « “ Hors-cadre “. Entretien avec Mohamed Bourokba, dit Hamé, du groupe La Rumeur ». Mouvements n° 57 (2009) : 120-136.
Morceaux cités
- Lionel D, « Pour toi mon frère le beur », 1990
- B. Love, « Lucy », 1992
- Ministère Ämer, « Damnés », 1992
- Assassin, « A qui l’histoire ? (Le système scolaire) », 1992
- IAM, « J’aurais pu croire », 1993
- Yazid, « Souvenir 62 », 1996
- La Rumeur, « On m’a demandé d’oublier », 1998
- Fabe, « Code noir », 1999
- Mystik, « J’ai du partir », 2002
- La Rumeur, « Premier matin de novembre », 2002
- La Rumeur, « 365 cicatrices », 2002
- Sérigne M’Baye, « N’jillou », 2004
- Médine, « Enfant du destin : David », 2004
- Médine, « Enfant du destin : Sou-Han », 2004
- Médine, « Enfant du destin : Petit Cheval », 2005
- Casey, « Chez moi », 2006
- Médine, « 17 octobre », 2006
- Rocé, « Besoin d’oxygène », 2006
- Baloji « Tout ceci ne vous rendra pas le Congo », 2008
- Médine, « Enfant du destin : Kunta Kinte », 2008
- Princess Anies, « Au carrefour de la douleur », 2008
- Casey, « Créature ratée », 2010
- Casey, « Sac de sucre », 2010
- Lino, « La Marseillaise », 2012
- Médine, « Enfant du destin : Daoud », 2013
- Billie Brelock, « Conga No Va », 2014
- Youssoupha, « Black Out », 2015
- Médine, « Enfant du destin : Nour », 2017
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Karim Hammou (22 février 2017). Révoltes postcoloniales et mémoire dans le rap français (1992-2012). Sur un son rap. Consulté le 14 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/umnj